Loin à La Tranche sur Mer, puis tout près à Saint-Rémy sur Durolle…

… la différence entre les deux, le dénivelé bien sur ! Je savais que ça changerait quelque chose d’arriver sur des parcours vélos qui me conviennent mieux, mais je ne savais pas dans quelle mesure, voici donc un début de réponse.

Revenons déjà à la Tranche sur Mer qui avait lieu le 12 mai. Mon hygiène de vie des jours précédents laissait sérieusement à désirer puisque j’étais à La Rochelle pour raisons professionnelles avec les repas très tardifs le soir et nuits très courtes qui vont avec. J’arrive quand même à me libérer vendredi en fin d’après-midi pour passer la nuit à la Tranche sur Mer, pas mécontent d’y être le vendredi soir compte tenu du planning chargé.

Le jour de la course, le climat est bon mais le Mistral violent est de sortie, ah non pardon nous sommes sur la cote Atlantique ! Je garde quand même la roue la plus haute que j’ai devant à titre « expérimental ».

Le départ est donné sur la plage pour 1900m de natation avec une sortie à l’australienne. La mer est fraîche, peu agitée en apparence mais les courants sont forts. Ces conditions demandent un peu de puissance surtout pour le retour courant de face, malheureusement j’en manque (il faut faire avec). Le résultat n’est pour autant pas catastrophique : je sors 50ème de l’eau sur 500 participants, 7mn25 après Anthony Pannier « l’autre Neversois » (puisque nous étions deux), celui qui sait nager…

A vélo, je n’ai vraiment rien à me reprocher, 38,1km/h et 230 watts de moyenne avec un tel vent sur 97,8km, c’est plutôt super pour moi. Ce qui l’est moins c’est à l’analyse des résultats de voir que Damien Favre Felix a encore (souvenir de l’Half Ironman Bacchus 4 semaines plus tôt) roulé quasi 15mn plus vite que moi, il est juste sur une autre planète. Le deuxième temps vélo est l’oeuvre de Christophe Bastie (dont nous reparlerons un peu plus bas) 9mn05s plus rapide que moi. Bonne info à prendre. Ah sinon pour l’anecdote j’ai bien failli m’envoler une fois avec la roue avant haute qui s’est soulevée dans un virage, merci le passé de vététiste qui m’a surement permis de me rattraper. Autre petite chaleur quand une voiture à démarrer juste devant moi à un carrefour alors que j’arrivais à plus de 40km/h, petite « stage » dans l’herbe et les gravillons du bas coté pour l’éviter. A part ça tout s’est bien passé 😉 !

Je pose le vélo 13ème, m’élance pour la course à pieds sur un bon tempo que je pense / espère pouvoir tenir. Je suis rapidement 10ème et c’est là (dans le 3ème des 4 tours CAP) je pense que l’hygiène de vie des jours précédents m’a rattrapée : point de coté + envie de vomir, voilà deux choses qui ne m’arrivent jamais. Il faudra faire avec, passer 4-5km à respirer du ventre pour supporter le point de coté et accepter de ressortir du top 10 pour franchir la ligne d’arrivée 11ème. Après l’arrivée je suis resté KO un sacré moment, heureusement que j’avais finalement assuré le coup le matin en gardant la chambre d’hötel pour le samedi soir pour reprendre la route tôt le dimanche matin.

Podium : 1er Damien Favre Félix impressionnant, 2nd Christophe Bastie, 3ème Anthony Pannier. Ces deux là se sont échangés les 2ème et 3ème place à plusieurs reprises.

15 jours séparent la Tranche sur Mer de Saint-Rémy sur Durolle. Le week-end séparant ces deux évènements je dois me rendre au Lioran pour Look pour le VeloVert Festival. Evènement sympa mais donc je me serais sincèrement bien passé. J’ai eu énormément de mal à récupérer de la Tranche sur Mer (accumulation jours précédents + course) et le séjour au Lioran avec des journées bien remplies (pas à m’entraîner malheureusement) ne va rien arranger. Alors tant pis, je n’en rajoute pas et si je fais les comptes entre dimanche 13 mai lendemain de la tranche et samedi 26 (mon anniversaire… veille de St-Rémy) j’ai au compteur 14h55 d’entraînement avec quasi aucune intensité puisque je suis de toute façon mou comme tout. Ce volume amusera surement « les bouffeurs d’heures » que sont les triathlètes qui font du long et je ne peux pas dire que cela me met hyper en confiance pour St-Rémy, mais j’ai préféré en faire le minimum sportivement puisque j’avais beaucoup à faire en dehors, s’il y a bien un truc que je déteste c’est arriver au bout du rouleau sur une course, là j’en suis passé proche mais ne suis pas tombé du mauvais coté, ouf !

Nous voilà donc enfin en Auvergne pour le longue distance que j’attendais puisque se disputant sur des parcours qui me conviennent beaucoup plus : plan d’eau calme et enfin une eau pas trop froide (17°), parcours vélo et cap difficiles.

C’est la première fois que je fais 2,5km en eau libre mais ça se passe plutôt bien. Je sors dans le second groupe à 3mn50 d’un certain Christophe Bastie… je sais qu’il est devant puisque son vélo n’est plus là quand j’entre dans l’aire de transition mais à ce moment là je ne connais pas l’écart. Très vite sur le vélo je me retrouve seul en seconde position et je pense me battre de toute façon pour la seconde place puisque j’imagine l’écart en sortie de natation plus grand et j’imagine aussi qu’il y a plus de chance pour que Christophe n’augmente l’écart plutôt que ce soit moi qui le réduise. Et pourtant… à la fin du premier tour (que j’ai effectué dans le même temps que j’avais effectué le tour du courte distance l’année précédente) Greg Bouttier qui m’avait battu l’an dernier sur le CD m’annonce un vrai écart (c’est le seul que je vois qui a vraiment chronométré plutôt que d’annoncer au « pyf-omètre » … ma spécialité, laissez la moi !!!) de 2mn20. Hum… je m’étonne d’être si près, ça signifie soit que je ne suis pas sortie loin de l’eau (je n’y crois pas trop), soit que je roule plus vite, j’ai bien du mal à croire à cette option aussi mais ça reste la plus plausible des deux. Je ne me relève pas trop dans le second tour, si ce n’est pour un petit « pipi » (pas très glamour je sais mais c’est long… un long) et je finis par croire à l’option « je roule plus vite » quand dans la longue montée j’ai Christophe en point de mire. Je bascule une vingtaine de seconde derrière lui mais reste 10km roulants plus à son avantage pour rejoindre l’aire de transition.

On attaquera finalement la course à pieds avec 40s d’écart et la motivation du speaker et du public aidant je finis par me dire que l’exploit de battre un « cador » du circuit Ironman n’est pas complètement exclu. Pour cela il ne faut pas se laisser prendre par la précipitation alors je m’autorise une petite séance de maths : « si je reprends entre 3 et 4 secondes par kilomètre je rentre pour le deuxième tour qui serait alors décisif. Malheureusement (ou non…) pour moi, je vais rentrer un peu plus vite, aux alentours du 6ème kilomètre. On finit le premier tour ensemble et dans la bosse la plus raide du parcours je sens une « brèche », je m’y faufile et prends une quinzaine de secondes d’avance. Reste alors 9km. Oui mais voilà, l’écart ne bouge plus et va même se réduire tout doucement, je suis pris à mon propre piège du retour très lent (le mien a surement été un peu trop rapide) et quand Christophe me repasse je paye surement ma remontée entamée il y a plus de 3h à la sortie de l’eau et je ne peux que m’accrocher quelques centaines de mètres de près d’abord, puis à mon tour une quinzaine de secondes derrière avant d’abdiquer. Nous sommes loin devant le troisième et la victoire n’étant plus envisageable (je sais que Christophe ne craquera plus et la médaille du second ne sera pas plus grosse que je finisse à 20s ou à 2mn) je décide de me relever légèrement pour ne pas finir complètement à plat.

Je suis tombé sur plus fort que moi ce jour là, rien à redire et si j’ai pu faire douter ne serait-ce que quelques minutes ce grand monsieur du triathlon alors j’ai déjà gagné ma journée.

La petite blague sur Saint-Rémy c’est que l’an dernier je fais dans les mêmes conditions le CD que je termine en 2h12mn22s, je tombe sur un grand Greg Bouttier et finis second. Cette année le CD se gagne en 2h14mn35s. Et cette année je tombe sur un grand Christophe Bastie et finis second du « long » en 4h21mn45s or l’an dernier le même LD se gagne en 4h28mn35s. Bref, mes performances y sont très satisfaisantes mais il y a toujours sur ma distance et donc sur ma route le « très bon du jour » 😉 !

L’info hyper intéressante quoiqu’il en soit pour mes futurs choix de courses c’est qu’à deux semaines d’intervalle mon déficit vélo de 9mn05 de La Tranche s’est transformé en crédit de 3mn10 à St-Rémy (soit un delta de 12mn15s) alors que je n’ai développé que 9 watts de plus en moyenne sur le parcours vélo (228 watts contre 237 watts à St-Rémy). Cela veut bien dire qu’une fois que le rapport poids/puissance intervient je suis beaucoup moins ridicule et qu’il faudra que je choisisse méticuleusement mes courses longues distances. Cela signifie aussi que même si c’est le « Graal » de tout triathlète je vous confirme que je ne chercherai JAMAIS (je mûris cette réflexion depuis un petit moment) à me qualifier pour Kona ou alors ça serait juste pour voir / vivre l’épreuve mais avec aucune ambition d’y faire un résultat.

Maintenant place à une vraie semaine (une vraie de 7 jours 😉 ) de repos, sans déplacement professionnel et cette fois volontairement avec Zéro heure, Zéro minute et Zéro seconde d’entraînement. Je vous tiendrai au courant du programme après la reprise.

Résultats des deux courses :

20120512_half_tranche_sur_mer_top_50

20120527_ld_st_remy.pdf

A+,

PYF

Ps : Bravo aux deux organisations, La Tranche Sur Mer pour une première qui fut vraiment une réussite, Saint-Rémy pour l’organisation bien rodée dans un cadre splendide et avec toujours une ambiance fort sympathique !

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5 commentaires pour Loin à La Tranche sur Mer, puis tout près à Saint-Rémy sur Durolle…

  1. Jérôme dit :

    Bravo Pierre Yves ! Vu tes sensations, le tri de l’Alpes devrait t’aller à merveille. Petite question technique : pour la puissance, tu utilises les pédales look ?

    • PYF dit :

      Salut Jéröme,
      J’utilise les pédales Keo Power sur mon vélo de route et j’ai également utilisé les pédales tout l’hiver à l’entraînement sur mon vélo de tri. Je ne les ai par contre par encore utilisé en tri en compétition pour un aspect purement pratique (il faudrait que quelqu’un me les démarre pendant que je nage pour ne pas perdre 2 secondes à les démarrer et clairement ce n’est pas autorisé… oui je sais je suis exigeant 😉 ).
      Ceci étant dit pour un usage route elles fonctionnent parfaitement puisque je suppose que sur le fond c’est ça ta vraie question 😉 .

      • Jérôme dit :

        Non non, simple curiosité technique. C’est vrai que je songe à étudier de près mon entraînement avec un capteur de puissance, et j’ai noté que sur tes tris, tu regardais avec attention ta puissance moyenne développée. J’avais aussi discuté avec Claude Cavagna au départ d’une course de son capteur et de l’utilisation qu’on peut en faire.
        Tu as l’air d’avoir une belle attitude sur le vélo de chrono en tout cas; l’étude avec Joël t’a bien aidé sûrement !
        Au plaisir de te lire….pour ta 1ère victoire ;-)))

  2. laurent dit :

    heureux de t’avoir connu a la tranche, sympa cette reco de parcours du vendredi soir…..
    félicitation pour ta perf de st remy, au plaisir
    laurent

    • PYF dit :

      Salut Laurent,
      Oui sympa de se rencontrer par hasard sur le parcours !
      Bon courage pour tes prochains objectifs… sur la distance reine cette fois.
      Amitiés sportives,
      Pyf

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