Snowmass : les courses

Avec un peu de retard, voici mes impressions concernant les courses de Snowmass Village.
 
Samedi 12 août
 
Le week-end commence pour moi par le XC, départ à midi sous le soleil, j’ai fini par remonter un porte-bidon sur le tube de selle (ça passe tout juste), Alex est là pour me ravitailler. Toutes les conditions sont réunies pour que la course soit des plus « agréables » (il faut appuyer sur les pédales quand même).
Beaucoup de monde pour la mise en ligne sur une ligne de départ relativement étroite, cela risque de rendre mon début de course relativement délicat puisque je suis appelé parmi les cinq derniers d’une liste comportant quatre-vingt coureurs. Parmi ces coureurs, on retrouve Ned Overend qui, à bientôt cinquante et un ans, n’hésite pas à se présenter sur la ligne de départ d’un XC catégorie pro. Il a d’ailleurs droit à une véritable ovation (et à une place en première ligne bien entendu) au moment se son appel sur la ligne.
Le départ est donné, et ma prédiction se révèle exacte : il m’est quasi impossible de doubler dans ce nuage de poussière qu’est le premier kilomètre. Heureusement nous arrivons très vite en montée, la vitesse se réduisant et la poussière en faisant de même les possibilités de remonter quelque peu augmente. C’est donc ce que je fais, j’arrive à remonter un tiers d’un peloton bien étiré avant d’entrée dans la partie singletrack de la très longue montée, ce qui n’est pas si mal.
Je suis un peu dans le rouge mais me rends vite compte que je suis à peu près à ma place ici, les sensations sont à l’image de celle ressenties ces dernières semaines à savoir pas très bonnes, mais je prends pas mal de plaisir. Je n’avais pas couru de XC depuis juin avant cette course, j’avais comme oublié ce que signifiait rouler à bloc, car contrairement au marathon il n’y a que peu de place pour la gestion de course ici.
J’arrive donc dans ce long singletrack que j’avais tant apprécié la veille lors de la reconnaissance, et rapidement ça klaxonne un peu derrière. Rien à faire, la majorité des américains sont plus techniques que moi. Enfin rien à faire, rien à faire… je finis finalement par faire quelques chose quand même, tenter de me mettre à leur niveau, et mis à part pour deux coureurs que je me suis écarté pour laisser passer (plutôt poli le Pyf !) j’arrive à augmenter un peu la prise de risque pour ne finalement plus gêner personne, et promis il en restait encore derrière.
Je vous passe une longue partie de la course pendant laquelle ma position restera finalement assez inchangé pour en arriver en haut de la longue bosse de départ au second tour. Là, pour rester dans le ton de l’eau qui n’arrête pas de me tomber dessus depuis mon arrivée aux US, il se met à pleuvoir. Et c’est là que ce n’est pas vraiment du jeu, je m’explique : les meilleurs roulent plus vite que moi, c’est un fait. Je suis passé à neuf minutes à la fin du premier tour ce qui n’est « pas si mal ». Oui mais voilà, dans le second tour, il ne pleuvait que du coté singletrack du circuit, or j’ai fait plus de la moitié du second tour sous la pluie quand les meilleurs ont au pire senti trois gouttes d’eau sur leur peau. Voilà pourquoi je fini finalement à plus de vint-cinq minute de la gagne. Un vrai scandale : c’est au plus mauvais qu’on rajoute des handicaps… RIRES !
Plus sérieusement, cette pluie a en fait rendu le deuxième tour assez palpitant, car les positions étant relativement figées, le plus dur fut de rester sur le vélo. Après quelques minutes sous la pluie, les descentes se transforment en véritable « holiday on ice » puisque toutes les racines, rochers et divers enchaînements de virages qui rendaient le singletrack déjà fort technique sur le sec en font cette fois un chemin hautement glissant.
Finalement je ne tomberai pas, et je dois bien admettre que j’ai même pris un énorme plaisir à finir cette course donc la montée finale m’a presque permis de redoubler un coureur mais j’échouerai quelques mètres derrière. Je suis de toute façon tellement loin que je ne suis pas à une place près.
Je m’aperçois quand même que les marathons m’ont un peu transformé, car je finis la ligne presque frais, ce qui n’est pas très normal. Il va falloir réapprendre à rouler à 100% si je veux espérer performer à nouveau en cross-country !
 
Dimanche 13 août
 
Deux courses sont au programme aujourd’hui, toutes deux courtes.
Le Short Track tout d’abord a lieu a 15h, et dans la foulée la Super D s’élance à 16h30.
Il est 14h environ lorsque je pars m’échauffer pour le Short Track, je m’aperçois vite que je n’ai pas vraiment récupéré de la veille, mais bon pas d’affolement, sur une cours e d’environ vingt minute j’arriverai bien à passer au delà de cette fatigue.
Deux courses ont lieu avant la mienne (Pro men) : la Semi-Pro men ainsi que la Pro women. Cela ne me laisse que peu d’occasions de reconnaître le court circuit. Je le ferai entre la course homme précédente et le départ de la course femme.
Le circuit me semble très physique, bien entendu sur un circuit aussi court les montées ne peuvent être longues, mais à l’image d’un cyclo-cross la répétition des efforts entame vite les réserves.
Information importante sur ce circuit : il reprend la dernière série de bosses du Dual-Slalom (trois doubles quand bien négociée par les spécialistes), loin d’être évident à négocier quand on arrive très haut en puls sur cet enchaînement.
Au moment où la course femmes démarre, le vent se lève, le tonnerre commence à gronder, les éclairs ne tardent évidemment pas à se montrer et quelques secondes plus tard c’est un déluge glacial qui s’abat sur notre montagne. Bon courage mesdames !
Et ma réaction vous vous en doutez : ENCORE …
A lire mes récits, je m’imagine que vous devez pensez que je n’ai vu que de la pluie pendant trois semaines, et pourtant je n’ai du la voir que cinq fois en tout et pour tout, et à chaque fois cela n’a pas duré plus de deux heures. Seulement si vous avez entendu autant parler d’eau c’est que c’est sur ces cinq fois il y en a quatre où j’étais sur mon vélo.
Revenons à nos moutons, l’échauffement s’arrête alors là pour tous les hommes dont le départ aura lieu dans quelques minutes, et la suite consiste à tenter de s’abriter et / ou à récupérer des vestes pour ceux qui ont la chance d’avoir de l’assistance sur la zone départ.
Pour moi c’est un peu la goutte d’eau qui me fait craquer, je pense bien redescendre à l’appart et faire une sieste plutôt que de me prendre encore une rincée, mais mon éducation (gâchis interdit, merci maman) me rattrape : j’ai payé, je participe.
Alors me voilà sur la ligne de départ, il y a une vingtaine de coureurs de moins qu’hier, mais ça ne change pas le fait qu’on m’appelle en dernier.
Il pleut toujours autant ou presque lorsque notre départ est donné, et la partie haute de ce circuit est rendu très glissante car recouverte de roches. C’est ainsi qu’à peine une minute après le départ la moitié du paquet se retrouve à pieds. Beaucoup de temps de perdu dans cette opération, et sachant que le circuit est très court c’est déjà une indication sur la probabilité de toute faire sans se prendre un tour : faible (rires).
A trois tours de l’arrivée je me fais comme prévu sortir du circuit pour faire place aux premiers, et ça me donne l’occasion de voir Ross Schnell qui passe les doubles et qui est du même coup devenu la star de la course !
 
La suite du programme, c’est une montée en télésiège et une bonne demi-heure d’attente avant le départ de la Super D.
Cette course sort un peu de mon registre mais je m’y suis fait très plaisir une fois les chutes du premier kilomètre tant bien que mal évitées. Une expérience très enrichissante !
 
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